Comprendre les modèles économiques des revues scientifiques

7 - Evolutions attendues du secteur de la publication scientifique

Une approche internationale du système global de publication et d’accès aux publications permettrait plus d’efficience et d’équité, notamment en supprimant les disparités de coûts entre pays.
Des réflexions sont en cours pour un modèle de publication plus ouvert, c’est-à-dire plus flexible, inclusif, équitable, transparent et durable. L’idée est de mettre fin aux caractéristiques suivantes du système actuel : domination des sociétés commerciales dans l’édition, compétition entre les revues liées à la prééminence du facteur d’impact comme mesure d’excellence (voir fiche CoopIST : Le facteur d’impact (FI) et ses indicateurs associés pour évaluer la notoriété d’une revue), évaluation des chercheurs basée essentiellement sur la notoriété des revues dans lesquelles ils publient, forte augmentation du nombre de publications, inflation des coûts d’abonnement.

Le libre accès à la connaissance rendu possible par la publication en ligne fonde les changements en cours :

  • en France, la Loi pour la république numérique (2016) promeut le libre accès aux publications, autorise la libre réutilisation des données de recherche et légalise la fouille de textes à des fins de recherche. Plus récemment, le Plan national pour la science ouverte (2018) met en place les conditions d’une science ouverte ;
  • à l’échelle de l’Union européenne, le Plan S publié en 2018 par une coalition de bailleurs nationaux, dont l’Agence nationale de la recherche (ANR) en France, vise à rendre accessibles dans des revues ou sur des plateformes en libre accès les résultats des recherches qu’ils financent.

Les différents acteurs de la publication scientifique sont nombreux et doivent interagir : chercheurs et communautés de recherche, universités et institutions de recherche, bailleurs et décideurs politiques, éditeurs et fournisseurs de services d’information. Cette interaction sera déterminante pour mettre en œuvre un système de publication plus équitable. Les bailleurs ont la capacité de réformer le secteur de la publication scientifique en s’assurant de l’ouverture des publications scientifiques et en créant un meilleur équilibre entre les secteurs publics et privés — avec des activités et des moyens réaffectés aux acteurs publics et aux organisations à but non lucratif.