Eviter les revues et éditeurs prédateurs : définition et indices

1 - Qu’est-ce qu’une revue prédatrice ou un éditeur prédateur ?

Les revues (journals) scientifiques et les éditeurs (publishers) dits « prédateurs » (predatory) publient rapidement, se soucient peu de qualité et d’intégrité scientifiques et ont avant tout un but mercantile.
La difficulté à les cerner se traduit par un vocabulaire varié : douteux, de faible qualité, peu scrupuleux, frauduleux, non dignes de confiance, de la zone grise, illégitimes, trompeurs, imposteurs, questionnables, etc. (pseudo, low quality, fraudulent, gray, illegitimate, deceptive, dark, questionable journals, etc.).
Grudniewicz A et al. (2019) ont publié une définition consensuelle : « Les revues et les éditeurs prédateurs sont des entités qui privilégient l'intérêt personnel au détriment de l'érudition et se caractérisent par des informations fausses ou trompeuses, un écart par rapport aux bonnes pratiques rédactionnelles et de publication, un manque de transparence et/ou le recours à des pratiques de sollicitation agressives et sans discernement » (traduction H. Maisonneuve, blog Revues & intégrité, 16/12/2019).
En 2021, plus de 15 000 revues potentiellement prédatrices étaient recensées par la société américaine Cabells International (blog Cabells, 01/09/2021).
Leur fonctionnement éditorial, ou financier, ou scientifique, peut être opaque. Le contrôle du contenu scientifique ou des pratiques d’auteurs est superficiel. Les revues et éditeurs dit prédateurs ne répondent pas, ou qu’en partie, aux recommandations éthiques et professionnelles de la publication scientifique — notamment International Committee of Medical Journal Editors (ICMJE), Committee on Publication Ethics (COPE).
Ils utilisent le plus souvent la publication en libre accès avec frais pour les auteurs (APC, Article Processing Charges - voir les fiches CoopIST : Comprendre les modèles économiques des revues scientifiques et Publier dans une revue en libre accès).
Ainsi que l’analyse l’InterAcademy Partnership (IAP, rapport 2022), la monétisation croissante du monde académique avec les frais de publication en libre accès (APC), l’évaluation de la recherche accréditant la règle publier ou périr (publish or perish) et les lacunes du système d’évaluation par les pairs (peer review) favorisent leur expansion.