Outils d’aide à la détection de revues et éditeurs prédateurs

3 - Listes de revues et éditeurs prédateurs

Les listes de revues de confiance ainsi que les listes de revues prédatrices (ou douteuses – voir la  fiche CoopIST : Eviter les revues et éditeurs prédateurs : définition et indices) peuvent être utiles si elles sont interprétées pour ce qu’elles sont, à savoir un élément indicatif qui doit être suivi d’une analyse en profondeur de la revue et de l’éditeur.
Ces listes, établies par des spécialistes anglophones, ne comportent que des revues en langue anglaise. Certaines ne sont plus mises à jour.

Premières listes, Jeffrey Beall, site Scholarly Open Access (2012-2016)
Jeffrey Beall (documentaliste, Université de Colorado Denver, USA) a été le premier à s’intéresser aux pratiques douteuses d’éditeurs de revues scientifiques en libre accès (open access), d’éditeurs de livres et d’organisateurs de conférences.
De janvier 2012 à décembre 2016, il a mis en ligne ses analyses et les échanges avec les internautes sur son blog Scholarly Open Access (scholarlyoa.com). Il a listé plus de 10 000 revues publiées par plus de 1 000 éditeurs aux pratiques douteuses. A la suite de pressions, son activité a été arrêtée et son site fermé le 15 janvier 2017. Cet arrêt a déclenché de nombreux travaux sur les pratiques de publication.
J. Beall a élaboré les six listes suivantes (fichiers .pdf disponibles sur le site CoopIST via la page internet de cette fiche, rubrique Voir aussi) : Predatory publishers (éditeurs), Predatory standalone journals (revues seules), Hijacked journals (revues piratées), Misleading metrics (indicateurs trompeurs), Vanity press (éditeurs de livres, établie par Lara Seven Phillips, 08-04-2014), Criteria (J. Beall, 3rd edition/January 1, 2015). Ces critères pour suspecter des pratiques douteuses sont qualitatifs et interprétables, mais ils restent pertinents.
Son site est en partie archivé sur web.archive.org.
Attention : la partie scholarlyoa du nom de domaine et le nom de domaine scholarlyoa.com lui-même ont été repris par divers sites opaques, en ligne ou arrêtés.

Site anonyme Beall’s List (2019- ), reprenant et enrichissant les listes de J. Beall
Le site Beall’s List (Beall’s List of Potential Predatory Journals and Publishers) est en ligne depuis décembre 2019 mais il semblerait ne plus être mis à jour depuis décembre 2021.
Il a repris les listes de J. Beall. Il a ajouté de nouvelles entrées (revues, éditeurs) jusqu’au 08-12-2021 (Go to update).
Ce site propose aussi des ressources sur l’édition prédatrice, jusqu’en 2020.
Note : avant ce site, un site anonyme similaire avait été lancé en 2017 puis arrêté fin 2021, Stop Predatory Journals (predatoryjournals.com). Il est en partie archivé sur web.archive.org.

Société Cabells International, listes payantes
La société américaine Cabells International de conseil en publication établit des listes payantes de revues adaptées aux souhaits des demandeurs académiques (listes appelées Journalytics).
A la suite de l’arrêt du site de J. Beall, Cabells a lancé en juin 2017 une liste de revues prédatrices (Predatory Reports), fondée sur un score de pondération de 74 critères proches ou différents de ceux de J. Beall (voir la « version v1.1 » de ces critères, mise en ligne par Cabells le 13-03-2019).
Depuis 2023, Cabells propose deux types d’abonnement à ses listes : Journalytics Academic (18 domaines scientifiques) et Journalytics Medicine (uniquement biomédical), incluant chacun les Predatory Reports et les revues vérifiées des domaines concernés. Les coûts sont élevés.
Néanmoins, une équipe de documentalistes de l’Université de Liège (Belgique) a incité à la prudence quant au contenu et à la méthode de pondération et d’examen des Predatory Reports (Dony et al., 2020. How reliable and useful is Cabell’s Blacklist? A data-driven analysis. LIBER Quarterly 30 (1): 1-38).